On est pas drôle, on mange une casserole
Un rhinoceros, deux rhinoceros, quatre petits pas, et la montre de mon père qui me serre le poignet …
Quand je marche, je danse et quand je danse, je fais l’amour. Je fais l’amour, tu fais l’amour, vous faites l’amour, mais il me manque des morceaux, le tic-tac continue, mais il me manque des morceaux, la porte de la voiture est fermée, mais il me manque des morceaux.
Voulez vous manger de ma cervelle ? Ce n’est pas très bon mais elle ne manque pas d’air, même si les souris la grignotent, il me reste de joyeux morceaux à vous donner, j’ai une vie entière d’angoisses, des pensées pleines de vice, des cailloux dans les genoux, une odeur de mort sur les doigts.
Mais pourquoi ne voulez vous pas dormir à côté de moi ? Pourquoi ne voulez vous pas regarder derrière la porte ? La porte est méchante mais si vous lui parlez de soleil et d’air frais, elle vous conduira près de moi, dans mon petit caillou, où nous mangerons des choux gras, où nous ferons l’amour, mais avec les yeux.
Mes yeux où se cache la mort du monde, et qu’il faudrait arracher, mes yeux qui vous mentent et qui vous offrent des fleurs fanées, des ruisseaux puants, des amis sincères, et des rhinoceros, des rhinoceros, des rhinoceros, des rhinoceros …